Abattage des cailcedrats à Thiès: qu’attend le ministère de l’environnement pour mettre fin au massacre ?

Des troncs d’arbres et des branches constituent le décors au niveau des trottoirs à Thiès. Ce spectacle désolant inquiète plus d’un. Ce qui a poussé le mouvement Yen a Marre à sortir un article dans lequel il étale toute son indignation. Youssoupha Sy et ses camarades de Thiès trouvent que ces espèces protégées subissent la furie des investisseurs et des autorités « sous le regard complice du service Regional des eaux et Foret. Ces arbres qui constituaient l’identité de la ville par leur nombre sur les artères tombent un à un ».
Pour eux la politique d’urbanisation de cette ville doit se faire dans le respect de l’environnement.

Le mouvement y’en a marre entend porter plainte pour que les auteurs de ce « massacre » répondent devant la justice. « Nous comptons également poursuivre l’investigation sur l’abattage des arbres pour traduire devant la justice toutes les personnes, et quelque soit leur position, impliquées à ces crimes », ont-ils fait savoir dans le document.

Pourtant l’alerte ne date pas d’aujourd’hui. Déjà, en 2015, le colonel Abdou Rahmane Samoura, ingénieur des eaux et forêts à la retraite avait tiré la sonnette d’alarme. « Le cailcedrat est gravement menacé par diverses agressions d’origine anthropique », avait-il indiqué avant de rappeler que plusieurs campagnes nationales de reboisement ( en1995, 1996, 2014 et 2015) en raison des menaces qui pèsent sur cette espèce fait l’objet de coupe abusive de bois. «Le recensement des caïlcédrats de la commune de Thiès effectué en 2003 par le service forestier de Thiès faisait état de 3 188 arbres vivants. Force est de constater aujourd’hui que la situation est tout autre.»
Revenant sur les vertus de cet espèce, il renseigne qu’il est « le plus bel arbre, le plus grand, le plus majestueux des régions à longue saison sèche sahélo-soudano-guinéenne. Il domine beaucoup les autres arbres ». Poursuivant, il ajoutera que « c’est un arbre rectiligne, libre sur une dizaine de mètres et plus, terminé par une cime pyramidale, puissamment charpentée, très développée, qui s’élève à 25–30 mètres ». Pourtant, depuis 2015, plusieurs ministres ont dirigé le département de l’environnement mais la coupe abusive de cet arbre mythique continue en pleine ville. Donc, il est grand temps que les autorités prennent des mesures drastiques pour mettre fin à ce massacre.