Les famines liées au changement climatique se multiplient dans le monde

La sécheresse fait rage depuis plusieurs mois dans le sud de Madagascar, causant une famine qui touche plus d’un million de personnes. Selon l’ONU, « l’instabilité climatique est un facteur majeur de l’augmentation de la faim dans le monde et est l’une des principales causes des graves crises alimentaires ».

Des enfants qui mangent des criquets. De l’argile blanche mélangée à du tamarin pour tromper la faim. Des familles qui se contentent de peau de zébu comme repas.
Depuis plusieurs mois, la famine fait rage dans le sud de l’île de Madagascar, soumise à une grave sécheresse. Selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies, près de 1,14 million de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire sur les 27,2 millions d’habitants du pays.
« Les sécheresses consécutives à Madagascar ont poussé les communautés au bord de la famine. Les familles souffrent et des gens meurent déjà de faim sévère. Ce n’est ni à cause de la guerre ni à cause des conflits, c’est à cause du changement climatique. C’est une région du monde qui n’a en rien contribué au changement climatique, mais maintenant, ce sont eux qui en paient le prix », a déclaré David Beasley le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial dans un communiqué de presse publié le 23 juin.

Cela fait plusieurs mois que les associations humanitaires alertent sur cette situation, sans que cela ne produise de réaction de l’opinion internationale. « Cela a commencé fin 2019, avec un déficit pluviométrique sur le cycle de campagne agricole qui s’est poursuivi fin 2020 », explique à Reporterre Xavier Poncin, directeur pays adjoint à Madagascar pour Action contre la faim. « Il faut ajouter à cela des tempêtes de sable qui d’habitude ne durent que quelques jours et qui cette année se sont étalées sur plusieurs mois, asséchant les cultures et recouvrant les parcelles de sable. » Ce n’est certes pas la première fois que le sud de l’île est touchée par le kéré, qui signifie « être affamé » dans la langue des Antandroy, le peuple qui habite cette région. Le premier kéré enregistré officiellement date de 1896. Depuis, le pays a connu seize épisodes de famine, dont le dernier, toujours en cours, a commencé en mai 2020.